jeudi 14 mars 2013

Pourquoi le PSG n’écrase-t-il pas ses adversaires ?


Après la 28e journée de la saison 2012-2013, le Paris-Saint-Germain est en tête de Ligue 1 de football. Cela paraît normal compte-tenu de la quantité de stars que ce club compte dans ses rangs. Ce qui est plus étonnant en revanche, compte tenu de ses moyens, c’est sa faible avance sur les autres (4 points sur le numéro 2) et finalement son mauvais rendement. Si la compétition s’arrêtait-là, le PSG aurait dépensé 5,25 millions d’euros pour chaque point obtenu contre 2,7 et 2,2 millions pour Lyon et Marseille. Le PSG n’est par ailleurs qu’à 9 points de Saint-Etienne qui ne dépense « que » 1 million d’euros par point. Le record de rendement est sans doute le fait d’Ajaccio avec 500 000 euros de budget dépensé par point, soit dix fois moins que le PSG. Pire encore, il arrive que le PSG soit battu par des équipes (Reims) dont le budget total est trois fois inférieur à sa seule masse salariale (59 millions d’euros, le salaire du seul Ibrahimovic équivaut presque au budget du club de Troyes).

Il existe plusieurs explications pour expliquer ce phénomène comme le jeu lui-même qui occasionne de nombreux matchs-nuls. On peut constater aussi ce phénomène étrange que la réunion de champions « galactiques » dans un groupe, sportif ou non, donne très souvent un rendement inférieur à celui escompté en faisant la somme des compétences individuelles.

L'expérience des rats plongeurs réalisée par Didier Desor à Nancy peut nous donner un début d’explication. Un groupe de rats placés dans une cage face à une piscine dont le franchissement est indispensable pour accéder à une mangeoire distribuant les aliments finit toujours par établir une hiérarchie et se répartir les rôles en fonction de cette hiérarchie. Le plus intéressant est que lorsqu’on forme de nouveaux groupes avec des rats identifiés comme leaders, ils récréent inversement une nouvelle hiérarchie où certains dominants acceptent finalement un rôle plus passif. Inversement, de nouveaux leaders apparaissent dans les groupes qui en sont privés. De la même façon, il semble que dans tout groupe en action, sportifs, ouvriers, militaires, etc. il existe une répartition des rôles implicite en fonction des compétences et de la personnalité qui se superpose à celle, explicite, des fonctions et des postes. Des acteurs très volontaires dans un groupe donné seront ainsi plus passifs s’ils se trouvent à côté d’individus qu’ils jugent plus compétents qu’eux. Cette répartition entre acteurs et figurants est par ailleurs plus efficace qu’un groupe qui ne comprendrait que des leaders.

Un groupe d’élite, un commando ou une équipe nationale de sport, va donc passer par une phase d’ajustement des personnalités avec deux effets négatifs possibles : le manque de cohésion par la confrontation des egos et le moindre rendement individuel de ceux qui se résignent  un rôle secondaire. Au bilan, ce groupe d’élite sera certainement bon mais moins qu’on n’aurait pu l’imaginer au simple regard des qualités de chacun. Inversement, dans les groupes « écrémés » de leurs meilleurs éléments, des individus « sur le banc » ont l’occasion de se révéler. Le comportement des équipes privées des internationaux est ainsi souvent supérieur à ce que l’on aurait pu attendre.

L’inefficience relative du groupe d’élite peut être compensée par une intervention extérieure (un coach, un supérieur militaire) qui impose la répartition et de ce fait même en réduit les tensions puisqu’on ne cède pas devant un partenaire mais on obéit à un ordre. Elle peut surtout être transcendée par le contexte et son enjeu. C’est évident pour des soldats engagés dans une action dangereuse, c’est plus subtil pour des sportifs mais c’est ainsi que l’on peut interpréter la déclaration de Léonardo expliquant que l’équipe du PSG est finalement plus faite pour la Ligue des champions que pour jouer contre Reims.

18 commentaires:

  1. je ne sais pas pourquoi je doute que les amateurs de foot lisent cet article!

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    1. Je dirais même plus "raté".

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    2. Pourquoi ? Tous des imbéciles incapables de lire un article plus long qu'un tweet ?

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    3. En fait le PSG comme tous les clubs de L1 c'est une entreprise.
      Plus une entreprise est grande plus elle brasse de l'argent.
      Le PSG paye chère des joueurs mais fait des bénéfices et gagne plus que ce qu'il dépense.
      Ne pas confondre ce qu'il se passe sur le terrain (le côté sportif) et le côté entreprise qui fait du bénéfice comme Air bus ou Apple...

      Et puis pour parler des résultats le psg est leader de L1 et joue un quart de LDC contre le barça.

      Donc je ne sais pas qui écrit cet article, mais il est stupide.
      Oui le foot c'est du business c'est pas nouveau merci
      Et oui les investissements du qatar au PSG font du bien à la France comme à Ligue 1.

      Alexis.

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    4. C'est moi qui ai écris cet article. Visiblement, je n'ai pas été assez clair. Avec un peu d'effort vous comprendrez que vous n'avez pas compris.

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    5. Tout ce blabla pour dire quoi en fin de compte ?

      "Avec un peu d'effort vous comprendrez que vous n'avez pas compris."

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  2. l'un des biais de l'expérience des rats (et de la démonstration par l'absurde... pardon, par le PSG): C'est que chaque rat à le même rôle. Il a donc une compétition direct sur des critères partagé par tous.

    Dans une équipe de foot, ou dans un commando, il est nécessaire d'établir clairement les rôles (un gardien, un défenseur, un radio, un éclaireur, etc.)et les mode de fonctionnement (plan tactique our les deux)

    Une fois ces éléments définis de manière claire et acceptés de tous, (par une autorité externe ou par une évolution interne)la qualité de l'équipe sera supérieure à la somme des individualités.

    C'est cette organisation et l'acceptation de cette organisation qui ne peut pas (tout à fait) être proportionnelle au budget disponible.

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    1. Ici la compétition directe et le critère partagé par tous ne sont pas liés au poste occupé mais plutôt aux CA généré par chaque joueur, CA qui se traduit en fringues, voitures etc. bref en signes extérieurs de richesse.

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  3. désolé pour l'orthographe, je n'arrive pas à corriger après avoir posté..

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  4. Il faut savoir qu'en langage rat, "tirer les marrons du feu" se dit à peu près "sortir les croquettes de l'eau".

    Par ailleurs, la partie propre à la biologie concerne la conduite des expériences et la tentative de les interpréter, mais l'application de ces conclusions à d'autres domaines (tentée dans la deuxième partie de la vidéo) doit être faite avec prudence, et tenir compte des connaissances d'autres domaines.

    Par exemple, les connaissances d'un amateur éclairé de football pour le PSG, d'un colonel des troupes de marines pour la meilleure gestion des commandos ou d'un économiste / politicien / philosophe pour l'organisation de la société.

    En tout cas, on peut remarquer que la dénonciation par un écologiste de la dérégulation, en fin de vidéo, est paradoxale : en effet, en France, la dérégulation est venue par le niveau européen, qui est en général fortement soutenu par les membres de cette mouvance (au point d'entrer dans le nom d'un parti : europe-écologie).

    Par exemple, au cours de la dernière présidentielle, le statut d'EDF avait été discuté en ces termes :
    - l'UMP avait dit que l'ouverture à la concurrence (ie dérégulation) était inévitable, et qu'elle avait limité les dégâts (la hausse des prix qui en a résulté) ;
    - le PS avait dit qu'il ne souhaitait pas cette dérégulation et s'opposerait si possible à l'ouverture à la concurrence des barrages ; c'est ce qu'il a *dit*...
    - EELV approuvait cette ouverture à la concurrence, et souhaitait seulement un plus grand rôle des collectivités locales (pas de l'Etat...) dans le choix des énergies...etc.

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  5. Oui, l'interprétation finale et gentiment moraliste de la vidéo est un peu tirée par les cheveux : à mon sens on assiste plutôt à une forme d'autorégulation qui rappelle l'idée de la "main invisible" chère aux libéraux.

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  6. Parce qu'ils sont nuls et que l'argent ne peut pas tout.
    Quand on sait que le foot, c'est magouille et compagnie, on n'est ps étonné par les résultants "étonnants" du foot...

    Moi je préfère le rugby, moins sale

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  7. "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire".
    Pour qu'une équipe forte de telles individualités que le PSG s'impose "largement" (plus qu'elle ne le fait aujourd'hui, par exemple), il faut plus qu'une somme d'individualités. Il lui faut aussi une culture de l'alliance de telles individualités, et un challenge commun. Le niveau du championnat de France ne l'aidera pas à créer cette culture, ni à motiver une union. Il n'y a de Barca que parce qu'il y a un Real. Le match Barca PSG sera "éclairant". Le défi porté par cette rencontre permettra-t-il le plein rendement de la machine PSG?
    L'expérience des rats plongeurs me semble peu illustrer cela: les rats ne s'organisent que parce qu'il y a obstacle.

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  8. mais nos savants de Nancy ont-ils fait jouer des rats au football ?

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  9. Je pense que le PSG devrait être au premier rang. Le PSG est une très bonne équipe. J'aime Silva, comme David, comme Ibrahimovic, ils sont un très bon joueur de football. maillot de foot Paris Saint-Germain semble assez bon, est mon style de prédilection. J'ai aimé l'image événement article. J'étais supporters du PSG. Je pense que le PSG peut gagner chaque match.

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